« Une véritable difficulté apparaît avec la forme féminine du mot « chef » : ce mot est employé dans de nombreuses locutions, telles que « chef de chantier », « chef d’équipe », « chef de rayon », « chef de gare », « chef de rang », « chef de bureau », « chef de cabinet », « chef d’orchestre ». Ce mot a donné lieu à la création de formes féminines très diverses : (la) « chef », « chèfe », et même « chève » (comme « brève »), « cheffesse » sans omettre « cheftaine ». Ce cas est révélateur : le métier pose en lui-même le problème de sa dénomination, et le féminin ne se forme pas naturellement. La forme « cheffe » semble avoir aujourd’hui, dans une certaine mesure, la faveur de l’usage. L’étude du mot « chef » conduit à un constat : la langue française a tendance à féminiser faiblement ou pas les noms des métiers (la remarque peut être étendue aux noms de fonctions) placés au sommet de l’échelle sociale. » L’Académie française. Février 2019 in La féminisation des noms de métiers et de fonction